J’ai toujours eu le désir de transmettre, dès mes premières mises en scène. Ma démarche dans ce domaine a évolué au fil de mes différentes expériences. De nouvelles théâtralités, de nouveaux rapports à la langue et à la littérature sont apparus et m’ont naturellement fait évoluer.
Pendant longtemps ma posture a été celle du créateur, aspirant à ce qu’une certaine sensibilité, un sens du plateau, une mise en fragilité, une passion pour la langue, soient perçus, par contamination. Il n’y avait pas de réelle distinction entre mon travail de metteur en scène et celui de formateur. Aujourd’hui, même si l’aspect “créateur” reste irréductible, j’ai désormais une vision plus pédagogique avec les jeunes générations, construisant les choses par paliers, commençant par la création d’un cadre permettant la concentration, la mise en place de règles claires, puis l’énoncé d’objectifs individuels et collectifs.
Dans la pratique artistique, la transmission n’est jamais unilatérale. Il est entendu qu’on ne peut rien apporter à l’autre sans allers-retours, sans échanges. Ces rendez-vous sont donc un moyen pour moi de mieux définir ce qu’est «mon théâtre». Transmettre c’est également savoir trouver les mots justes.
J’ai eu la chance assez tôt de travailler au sein d’écoles d’acteurs, comme celle du Théâtre National de Bretagne par exemple. Ces interventions, se terminant souvent par des présentations publiques, sont en général un moyen de travailler plus librement, d’aller plus loin dans la radicalité d’un geste artistique et dans la compréhension de ce qu’est l’art de l’acteur.
Depuis 2016 je participe au jury de sélection des différentes promotions de l’Ecole Supérieure d’Art Dramatique de la ville de Paris (ESAD) et j’y interviens régulièrement en tant que formateur.