Ma rencontre avec l’écriture de Jean Genet fut intense, sans doute une révélation. L’évidence s’est produite avec Haute surveillance, une pièce qui raconte le quotidien de trois jeunes criminels qui confrontent leur histoire, leurs aspirations, leurs obsessions au sein d’un milieu où l’on s’amuse dangereusement à paraître. C’est un huis clos. Les personnages sont enfermés, les répliques résonnent profondément.
C’est le récit de la relation entre trois jeunes hommes, trois prisonniers, enfermés dans la même cellule.
Pour moi, Haute Surveillance raconte le désir, la tension entre ce désir et la fantasmagorie de l’univers carcéral dans laquelle ils sont plongés. Quand l’objet du désir est à portée de main, ils l’écartent, comme pour mieux s’approcher de la tragédie.
J’ai souhaité que le texte résonne complètement, en se laissant aller à un théâtre de l’instinct, de la sensualité, dans le cadre d’une rigueur formelle. En entourant le vivant de vide pour mieux le souligner.
Le décor : une île étrange (trop lisse), la cellule, support d’un moment de théâtre, perdu dans une mer de sable.