« En 1998, mon intention première n’était pas d’écrire une pièce de théâtre.
Je voulais décrire un lieu précis : un village, et dans ce village, un lotissement. Lieu situé entre le vieux bourg et la ville, bordé de champs, le lotissement est un point de rencontre entre tradition et modernité, un lieu de conflit qui s’est exprimé pour moi dans certains personnages, espace blanc.
A la façon d’un croquis de dessin, ces formes sont apparues non dans leurs complexités mais dans leurs premières évidences qui, mises ensemble, constituent un théâtre de fantômes. Il n’y a pas de réalisme. C’est une rêverie sur le retour de Pierre dans son village. Les ombres, révélées par une certaine lumière, dansent entre elles. Il y a un autre plan, mais on ne le voit pas. »
Vincent Guédon.
L’action de Premier Village se déroule dans un lotissement. Pas dans celui d’une cité dortoir d’une grande ville, mais celui d’un village. Et pas n’importe quel village : Les villages agonisant comme les villes fantômes des westerns/ Les villages agonisant coupés en deux par des nationales abstraites/ Les villages sans le charme des villages par où les voitures ne font que passer/ Tu sais/Que ceux qui vivent ici sont muets …
Les personnages sont drôles, pudiques et attachants.
La pièce s’organise autour d’un espace central qui est la salle des fêtes dans laquelle se prépare un bal.
J’ai choisi de garder sa structure rythmique, de respecter son découpage, presque cinématographique.
Les différents espaces ne sont pas réalistes, mais plutôt composés comme des petits îlots de métaphore poétique.
J’ai proposé à Vincent Guédon de reprendre ce spectacle que nous avions montés en 1998 pour une unique représentation et de lui donner pleinement vie.