Création de Haute surveillance de Jean Genet à la Comédie Française, du 16 septembre au 29 octobre / Studio-Théâtre
« C’est un diamant noir » annonce Cédric Gourmelon au sujet de Haute Surveillance, première pièce de Jean Genet dont il initia la rédaction au centre pénitentiaire de Fresnes en 1942 sous le titre Pour la Belle, et qu’il retravailla jusqu’en 1985, à la fin de sa vie. On y retrouve la mythologie qui traverse son œuvre et entoure sa vie : sa fascination pour les criminels, la masculinité, l’accomplissement de soi, la fatalité, le désir… L’action est resserrée autour de trois jeunes détenus. Yeux verts, figure charismatique, est un « vrai » assassin vénéré par deux délinquants, Maurice, gueule d’ange à la beauté troublante, et Lefranc, le seul à ne pas être analphabète qui a le privilège de lire et rédiger la correspondance entre le caïd et sa femme – l’absente, objet du fantasme commun.
Cédric Gourmelon a déjà monté Splendid’s, Le Funambule et Le Condamné à mort. Haute surveillance est un de ses textes fétiches qu’il crée aujourd’hui pour la troisième fois. Il conduira les acteurs de la Troupe dans les revers de cette écriture qui réclame un engagement physique intense. Ensemble, ils apprivoiseront le style unique de l’auteur qui donne la parole, et une forme de noblesse, à de mauvais garçons comme lui mis au banc de la société. Là est l’immense talent de son théâtre : « c’est la politesse à l’égard de la matière, il consiste à donner un chant à ce qui était muet ».
Mise en scène Cédric Gourmelon
Avec Pierre Louis-Calixte, Jérémy Lopez, Sébastien Pouderoux, Christophe Montenez
Scénographie Mathieu Lorry-Dupuy
Costumes Cidalia Da Costa
Lumière Arnaud Lavisse
Assistanat Morgann Cantin
Sur le site de la Comédie Française
Presse : [lesinrocks.com] “Haute surveillance”, la danse funèbre de Jean Genet, en répétition au Français
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